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Chiffres économiques 2020 : une très mauvaise année

26 Mars 2021

L’IMSEE vient de publier les chiffres économiques de l'année 2020.

 

Les chiffres sont ce qu’ils sont, et ils ne sont pas bons : on observe une chute de 7,8% du chiffre d’affaire et 14,4% des heures travaillées dans le secteur privé, l’équivalent de deux mois d’heures travaillées perdues.

 

Le chiffre du PIB 2020 n’est pas encore disponible, mais sa chute pourrait se situer entre 10 et 12%, ce qui nous placerait parmi les pays les plus impactés par la crise du Covid-19. Pour mémoire, selon Eurostat, l’UE se situe à -6,2%, la France à -8,1%, l’Espagne à -11% et la Suisse à -2,9%.

 

Ces résultats ne sont pas surprenants puisque l’économie monégasque dépend en grande partie des secteurs qui ont le plus souffert, le tourisme et l’hôtellerie, les voyages et l’évènementiel.

 

Dire comme on l’entend souvent que l’économie monégasque est moins impactée que celles de ses voisins car notre capacité à faire face serait meilleure est une bêtise, ce que les chiffres de l’IMSEE montrent de façon très claire. On peut comprendre la volonté de certains décideurs de présenter un tableau plutôt optimiste de la situation, mais pas au point de faire l’autruche et de nier l’évidence.

 

Ces mêmes personnes tablent sur une reprise vigoureuse dès la saison estivale, alors que l’épidémie est loin d’être endiguée, et que tous les experts s’accordent à dire que la reprise sera graduelle en particulier pour les secteurs du tourisme et des voyages, et que le niveau de 2019 ne sera probablement pas atteint avant 2023, voire 2024.

 

Nous ne sommes donc pas encore sortis de l’auberge, loin de là.

 

L’impact réel de cette baisse d’activité très forte sur les finances publiques du pays a jusqu’à présent été en partie masqué par des pratiques comptables douteuses. On note en particulier la vente d’actifs — actions de la SBM — considérée comme une recette au lieu d’être considérée comme un financement du déficit, et l’apparition quasi miraculeuse de recettes immobilières sans ventes en contrepartie (ce sont probablement des avances sur des recettes futures). Pendant combien de temps encore pourrons-nous continuer à nous masquer la face ?

 

A Monaco 2040, nous ne pouvons que réitérer la position que nous avions prise au début de cette crise, il y a plus d’un an déjà : nous dépensons trop, en particulier en ce qui concerne les investissements. Il est important de réduire la voilure si nous voulons sortir de cette crise en gardant les atouts qui ont fait notre prospérité et notre attractivité, l’absence d’impôt sur le revenu et de dette publique.

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